AURORE CROS «Ecoutons ce que nous dit la ruralité !»
ECHO DOSSIER : L’AVEYRON 2.0
Le talent n’attend pas le nombre des années ! Ils sont jeunes et créatifs, et disposent avec la technologie et le web d’outils formidables pour faire passer des messages.
La ruralité lui tient à cœur et elle sait de quoi elle parle, elle qui est née dans le Cantal et qui a de la famille dans le nord de l’Aveyron. Alors qu’elle travaillait pour La Dépêche, elle a rencontré en Aveyron des situations qui lui ont donné l’idée d’un long métrage sur la ruralité explorant la culture, les transports, l’agriculture et la santé. Sur une dizaine de mois, elle a recueilli la parole de salariés de l’hôpital de Decazeville, de cheminots de Capdenac, d’associations, d’habitants, d’élus et d’agriculteurs de rencontres. Une auto production qu’elle a proposée à Edouard Bergeon, le réalisateur de « Au nom de la terre », avec Guillaume Canet, César 2019 du meilleur premier film.
La réalisatrice reste convaincue que les habitants sont, bien souvent, les meilleurs connaisseurs et techniciens de leurs problématiques : « C’est un travail engagé, d’où le titre. La ruralité souffre, c’est une réalité. Les habitants partagent le sentiment d’être oubliés lorsqu’ils voient les services de l’État déserter les territoires, ou parce que les petites communes ont trop peu de moyens pour lancer de vraies dynamiques. C’est aussi un message d’espoir. Les ruraux ont trouvé en eux, au travers de nouvelles organisations, d’associations, les ressources pour continuer à bien vivre chez eux. Ils ont eux-mêmes des compétences et des solutions à apporter pour une meilleure qualité de vie, encore faut-il qu’on les écoute et leur en donne les moyens ».
Rien de larmoyant dans le travail bien ficelé, au commentaire sobre, de notre consœur. Mais un regard juste et sensible posé sur un monde qui existe malgré tout, et qui, il est bon de le rappeler, est indissociable d’un ressenti partagé par les Français, démontré ces derniers mois.
Texte : Charles Rivoli – Photos : Fred Garrigues
Extrait du film d’Aurore « Ruralité : les oubliés »