Cave Le Vallon – Un nouveau duo plein d’ambition

Pouvez-vous présenter la cave en quelques mots ?

S. Mestre : Le Vallon est la section viticole du groupe coopératif Natera (ex-Unicor). Elle compte une trentaine d’adhérentes et adhérents sur plus de cent hectares de vigne, soit la moitié de l’appellation Marcillac, et un quart du vignoble aveyronnais. La cave ainsi que nos deux magasins de Valady et Marcillac sont ouverts au public pour des visites et dégustations.

Quels sont vos parcours respectifs ?

S. Mestre : Ma famille a de petites vignes ici qui m’ont donné la passion du monde viticole dès le plus jeune âge. J’ai donc fait l’école d’ingénieur agricole de Purpan, ainsi que la faculté d’œnologie de Toulouse, avant de consacrer ma carrière à des domaines dans le Bordelais. Mais quand on a des gènes aveyronnais, il y a toujours un appel de retour au pays… C’est l’opportunité de ce poste qui m’a fait revenir : une belle histoire pour moi, de l’enfant qui gambade dans le vallon au directeur de la coopérative.
J-B. Couderc : Je suis agriculteur à Clairvaux avec mon père ; nous avons des vaches Aubrac et de la vigne. J’ai fait la même école que Samuel, puis plusieurs stages en France et à l’étranger. J’ai ensuite travaillé sur le vignoble de Gaillac, été formateur à l’ADPSA12… Avant de revenir m’installer sur la ferme familiale en 2020. Je suis quelqu’un du cru. Mon parcours m’a permis de connaître la réalité des agriculteurs, et c’est ce que j’aimerais apporter à la cave : l’écoute, la compréhension du terrain, la dimension sociale. Pour me sentir utile. À 32 ans, c’est une superbe chance pour moi.

Comment s’est faite la transition avec vos prédécesseurs ?

J-B. Couderc : J’ai pris la présidence suite au décès prématuré de Jean- Marc Gombert l’année dernière. C’était un homme investi corps et âmes dans sa fonction, et nous l’en remercions encore. Kasper Ibfelt et lui ont beaucoup travaillé pour nous laisser un tel outil. En marchant sur leurs traces, nous espérons en faire autant.

Quels sont les enjeux d’avenir pour la cave ?

S. Mestre : Le premier défi est humain : pour continuer notre développement, il faut rendre la coopérative et la culture de la vigne attractives pour des jeunes, et donc, rémunératrices.
J-B. Couderc : L’essence d’une coopérative est de mettre l’homme au centre d’un projet collectif. Toutes nos décisions doivent aller dans l’intérêt des agriculteurs. Malgré un travail difficile et éreintant, ce sont des passionnés : ils doivent pouvoir vivre dignement, et non pas survivre.
S. Mestre : L’autre chantier est commercial, autour de l’image du Marcillac qui souffre d’un déficit de notoriété. Nous voulons promouvoir ce fabuleux vignoble, pour déployer ses ventes dans le circuit local et au- delà. Les Aveyronnais doivent se rendre compte que le Marcillac est une pépite ; nos adhérents doivent être fiers du vin produit ; les consommateurs doivent sentir le terroir et l’implication. Pour cela, beaucoup de réflexions sont ouvertes, techniques ou autour de produits ou packaging novateurs. Avec leur identité et leur fraîcheur, nos vins ont une place à prendre sur le devant de la scène et nous allons nous y atteler.
J-B. Couderc : Il y a aussi la montée en puissance de l’activité touristique autour du vignoble : cette attractivité territoriale est profitable à tous.

Propos recueillis par Charlotte Izzo – Photos : Franck Tourneret