Braley – Visionnaire sur la valorisation des déchets

« Ne rien jeter et tout recycler », tel est le credo de cette entreprise créée par Christian Braley qui emploie une cinquantaine de salariés.

« Ne jette pas cette boîte à sardines, elle peut servir en tant qu’abreuvoir pour nos lapins, non ? » Christian Braley n’était alors qu’un jeune papa mais il avait déjà une longueur d’avance. Plus de 40 ans plus tard, quelque part entre Rodez et Sébazac, son entreprise attire tous les regards. La plus importante station de production et de distribution d’hydrogène et de gaz issus de méthanisation en France est ici. Si cet équipement ultra performant reste l’incontestable symbole de la modernité de l’entreprise, il a su laisser une place aux petits copains. Un distributeur à granulés bois en libre-service, une station de lavage qui utilise des eaux de récupération déminéralisées et 100% recyclées…

Recycler, un véritable état d’esprit qui a fait de ce fils de paysans de Bezonnes un chef d’entreprise visionnaire que toute « la Région Occitanie envie à l’Aveyron » (C’est la préfète qui l’a dit !). Donner une deuxième vie aux déchets, verts ou issus de l’activité industrielle. Recycler plutôt qu’enfouir. Voilà quel a été le fil conducteur de la montée en puissance de l’entreprise Braley d’abord connue pour ses fameuses bennes jaunes. Collecte, tri, recyclage et revalorisation des déchets ont fait d’elle un partenaire incontournable. Des industriels, des artisans, des commerçants, des collectivités mais aussi des particuliers. Rien ne pouvait entraver cette philosophie. Pas même les incendies de 2016 et 2017 qui ont détruit les centres de tri de Bozouls : « Nous avons réussi à renaître de nos cendres et à rebondir encore plus haut. Nous avons investi 15 M€ dans la construction de deux centres de tri équipés, l’un d’une ligne de tri de déchets bois et déchets verts, l’autre d’une ligne de tri multiflux de Déchets Industriels Banals, et deux hangars voués au stockage des bennes et dont les toitures sont équipées de plus de 4 000 m2 de panneaux photovoltaïques », détaille Christian Braley.

Plus de la moitié de cet investissement concerne des machines technologiquement avancées : « Il y a notamment un tapis robotisé par intelligence artificielle qui permet de trier six produits différents, à une fréquence ultrarapide. Cela permet de soulager les ouvriers dans leurs tâches répétitives », poursuit le fils Ludovic. L’objectif est de traiter plus de 80 000 tonnes de déchets à l’horizon 2024. L’entreprise aujourd’hui gérée par les enfants Ludovic et Ludivine veut faire passer son taux de valorisation des déchets, qui était de 47% avant les incendies, à plus de 80%.

Texte : Cyrille Costes – Photos : Franck Tourneret