Elodie Juillet – La révélation de la distillation

Elle a les pommettes rougies et les ongles cassés de ceux qui travaillent la terre. Elle était aide-soignante lorsque la curiosité l’a amenée à un stage de fabrication d’huiles essentielles. Une révélation. « Les plantes peuvent beaucoup pour nous. En échange, il faut leur donner beaucoup. Je les récolte entre mai et septembre lorsqu’elles sont les plus actives, au plus fort de la chaleur, sur des terrains difficiles et à la faucille, c’est la meilleure façon de connaître la plante et son milieu et de préserver la présence des insectes qui leur sont indispensables. C’est physique! »

Ensuite il faut rapidement amener la récolte à l’alambic afin d’éviter l’échauffement qui ferait perdre une partie de ses propriétés. Commence alors la chimie de la distillation, différente pour chaque espèce, avec des rendements très maigres : 150 kg de lavande fraîche donnent un litre d’huile essentielle. L’alambic produit à la fois des huiles essentielles très concentrées en actifs et de l’hydrolat, aux qualités proches, mais moins puissant que l’on utilise en voie interne et sur la peau.

La lavande, souverain décontractant musculaire, calmante, hypotensive est récoltée en Provence; le thym, antiseptique et décongestionnant veineux, comme le romarin qui stimule et purge le foie et le pin sylvestre, idéal pour décongestionner les bronches, sont récoltés sur des parcelles autour de Bournac, superbe village où Elodie a installé son atelier, son jardin et sa vie.