Emilie Gral – Des Jeux Paralymiques à la mairie de Saint-Affrique
Emilie Gral était athlète de haut niveau en natation paralympique, elle est aujourd’hui triathlète, retour sur ce parcours atypique
Vous étiez athlète de haut niveau en natation paralympique, aujourd’hui vous êtes triathlète. Pouvez-vous nous en dire davantage sur votre parcours ?
J’ai eu la chance de participer aux jeux paralympiques d’Athènes en 2004 et de Pékin en 2008 en natation paralympique, et ainsi j’ai représenté mon pays lors de nombreuses compétitions internationales à travers le monde, pendant plus de 10 ans. J’ai été détentrice d’un record du monde au 400m quatre nages et plusieurs records d’Europe. J’ai mis un terme à ma carrière de haut niveau en natation en 2013.
Cette fois-ci vous revenez en triathlon, votre nouvelle discipline depuis 2018. Qu’est-ce qui vous a amené au triathlon ?
Le triathlon est arrivé plus tard dans ma vie, amoureuse de défi, et d’un tempérament assez curieux, je découvre cette discipline lors d’un stage de détection en 2017. Je suis maman de deux enfants de 8 et 2 ans et demi. C’est après la naissance de mon second enfant que j’ai décidé de reprendre la pratique et les entraînements avec une idée derrière la tête, pourquoi ne pas participer aux jeux paralympiques de Paris.
Vous êtes en pleines qualifications avec un entraînement intensif, dans quel état d’esprit vous trouvez-vous à la veille des Jeux Olympiques ? Comment vous préparez-vous et quels sont vos objectifs ?
La période de qualification paralympique n’est pas encore terminée, nous avons jusqu’au 30 juin pour réaliser un top 9 mondial. Mon ambition est de décrocher mon billet de qualification pour les jeux paralympiques à Paris cet été. La période est très chargée, j’enchaîne énormément de compétitions : coupe du Monde ou World series aux quatres coins de la planète. Je rentre tout juste d’Ouzbékistan, et je m’envole dans quelques jours pour l’Espagne, ensuite l’Italie, le Pays de Galles ou encore le Canada.
© Photos : Ryan Allek
Vous travaillez dur pour viser la performance bien sûr, mais le sport c’est aussi un univers de valeurs. En quoi votre discipline vous a-t-elle construite et fait grandir ?
Plus jeune, le sport était pour moi un moyen d’intégration. En France, quand nous sommes en situation de handicap, il n’est pas toujours facile de trouver sa place au sein de la société. Si j’en suis là aujourd’hui, c’est grâce au sport, grâce aux différentes rencontres que j’ai pu faire lors de mon parcours. Toutes ces rencontres de personnes en situation de handicap ont permis que j’accepte le mien au fil des années. Le sport est source de motivation, de détermination, de dépassement de soi au quotidien. J’invite vraiment tous les français à prendre leur billet pour aller voir les jeux paralympiques non pas pour aller voir des personnes en situation de handicap faire du sport mais réellement pour voir de la pratique de haut niveau, des exploits sportifs.
Vous êtes également engagée en politique à la mairie de Saint-Affrique et au conseil départemental. C’est aussi l’esprit d’équipe qui vous a poussé à agir pour votre territoire ?
J’ai toujours eu à cœur de défendre les couleurs de mon territoire, de prouver que même en Aveyron, même en territoire rural il était possible de réaliser de belles choses. Notre territoire est beau et riche, les Aveyronnais aiment leur terre, et nous n’avons pas à rougir d’y vivre et d’aimer y vivre. Et c’est
toutes ces valeurs là que je défends à travers mes mandats électifs.
Si vous le pouviez, qu’est-ce que vous emmèneriez toujours avec vous de typiquement aveyronnais sur vos différentes compétitions à travers le monde ?
Si je le pouvais, j’emporterais toujours un peu de Roquefort avec moi. J’aime ce fromage, c’est une fierté et un savoir-faire pour tout un territoire.
Propos recueillis par Marion Bargès