Les Mamours, nouveaux paysans
Agriculteurs, ils cumulent les casquettes
Les portes de leurs fermes sont souvent grandes ouvertes. Et leurs convictions franchement affirmées. Comme les « slasheurs », ces personnes qui cumulent les jobs pour marier besoins et envie, eux, multiplient les activités pour redonner du sens à leur métier ou créer du lien avec une communauté, un territoire. Néo-paysans en reconversion ou exploitants en quête d’avenir, éleveurs ou cultivateurs, ils sont aussi artisans, commerçants, hôtes ou formateurs… Et témoignent ainsi d’une agriculture à taille humaine qui crée des emplois, et maintient vivantes les campagnes aveyronnaises.
Lassés par la ville, Corine et Pascal Rambeau ont épousé un mode de vie paysan en s’installant à Labastide-l’Évêque.
Quand Corine et Pascal Rambeau ont pris racine à La Crouzette, il était moins question de reconversion professionnelle que d’un véritable choix de vie à la campagne. « Nous avions envie de nature et de verdure ; d’élever des animaux et de manger ce que nous produirions ». Cette ancienne exploitation, à quelques encablures de Labastide-l’Évêque, sa maison en pierre, sa grange et sa bonne terre tout autour, ont achevé de leur mettre des projets plein la tête. Tournant le dos à sa villa cossue de Narbonne, le couple s’est installé définitivement dans ce petit coin buissonnier, en juillet 2015, pour y cultiver ses rêves et son jardin. Des poules, des oies, des brebis et une ânesse -« pour le fun »- les ont rapidement rejoints. Tandis qu’un premier potager, en buttes, « pour gagner du temps et du confort », a vu le jour. Pascal, qui continue d’exercer son métier de dessinateur du bâtiment en freelance, se charge des travaux de rénovation de la maison, dans le but d’ouvrir deux chambres et une table d’hôtes à l’été 2017. « On adore recevoir, échanger, et apprendre des autres ». Côté ferme, Corine enchaîne les marchés pour vendre œufs, tomates, courgettes, salades, mais aussi jus et confitures confectionnés par ses soins. « On a ramassé des pommes et des poires à la pelle cet été ; il était hors de question de ne pas les valoriser ». Les Mamours, comme ils se surnomment, ambitionnent également de faire du fromage « pour nous dans un premier temps » ; et de produire de la viande. « On a fait cette démarche de tout quitter, mais il nous a aussi fallu tout apprendre : jardiner, manipuler du fumier, soigner les animaux de façon naturelle, gérer leur reproduction… Et même allumer un feu de cheminée ! Alors, on lit, on se renseigne, on tente… Et pour l’instant, tout va bien ! ».
La Ferme Les Mamours
La Crouzette
12200 Labastide-l’Évêque
Tél. 06 65 30 24 60
Facebook : La Ferme Les Mamours
Texte : Mélisa Guendouzi
Photos et vidéo : Stessy Rekkas