Au gaec des trois lacs, éleveurs par passion

Leur petit millier de brebis donne du lait et de la viande. Jean-Luc Belet, Thierry Durand et Julien Gavalda, leur offrent un terrain de jeu grand de 130 hectares sur les hauteurs du Truel.
Ils sont ce que l’on pourrait appeler des agriculteurs heureux. Enfants du rural, ce qu’ils aiment, c’est patrouiller d’une parcelle à l’autre sur leurs terres du Lévézou. 130 hectares, entre les lacs de Villefranche de-Panat, Salles-Curan et Saint- Amans, sur lesquels ils élèvent deux troupeaux de brebis. En tout, Jean-Luc Belet, Thierry Durand et Julien Gavalda sont à la tête d’un petit millier d’ovins, toutes productions confondues. Le lait de leurs lacaunes sert à fabriquer le roquefort Papillon. Leur viande alimente la marque Lou Paillol, un label rouge régional qui célèbre les races rustiques.
Regroupés depuis 2007 au sein du Gaec des Trois Lacs, ces agriculteurs se posent en effet en gardiens de la race lacaune. Les organismes de sélection font d’ailleurs appel à leur savoir-faire en matière d’élevage pour travailler à l’amélioration de cette emblématique brebis du secteur de Roquefort. Jean-Luc Belet, Thierry Durand et Julien Gavalda pourtant l’affirment : « Nos ovins n’ont rien de particulier. Si ce n’est que ce sont des formules 1 en terme de production de lait ! ». Leur alimentation est particulièrement soignée : des céréales cultivées sur place ; du foin sec « comme on le faisait autrefois » et un complément en protéines. Pour le reste, c’est la nature qui reste maître… « On ne s’improvise pas paysan sans prendre de risques. Ça fait partie de notre travail », rappellent ces trois associés devenus exploitants par passion.
Avant la ferme, tous ont exploré le monde du salariat dans des domaines très différents. Les travaux publics pour Jean-Luc Belet ; l’agriculture, version technique, pour Thierry Durand ; et le paysagisme pour Julien Gavalda, le plus jeune des trois, qui n’attendait que l’outil de travail pour sauter le pas de la reconversion. Le boulot à plusieurs, sous la forme du Gaec, leur offre aujourd’hui de la souplesse et une forme de sécurité. « On a un weekend sur trois et on a le droit d’être malade ! ». Des privilèges plutôt rares dans l’agriculture, réputée chronophage. Mais ces trois-là l’assurent : « La nature, la terre, les animaux, c’est ce qui nous plaît. Ce n’est pas de la communication ; nous sommes véritablement portés par l’amour du métier ».
Gaec des Trois Lacs
Bois de Lazac – 12430 Le Truel
Texte : Mélisa GUENDOUZI
Photos : Franck TOURNERET