Jacques Pradel – Amours fidèles pour l’Aveyron et la justice
Christine Foulon n’est pas une assureuse comme les autres. Cheffe d’entreprise à son compte, vice-présidente des Femmes Cheffes d’Entreprise (FCE) de l’Aveyron, conseillère aux Prud’hommes de Millau, elle illustre à merveille la diversité d’un parcours professionnel riche en rebondissements.
Comment êtes-vous devenu un spécialiste des enquêtes policières ?
Ce n’était pas vraiment ma vocation mais ma première vraie immersion dans cet univers s’est faite avec l’émission « Témoin numéro 1 » sur TF1. Après le succès de « Perdu de Vue », nous avons eu, avec Patrick Meney, l’envie de faire des appels à témoins pour aider la justice a relancer des affaires en panne par le biais de la télévision qui était dans tous les foyers. Cette expérience m’a donné le goût du décryptage des affaires. Malgré moi, avec les rencontres d’avocats, de magistrats, de victimes, je suis devenu spécialiste dans ce domaine. On me contacte régulièrement sur les chaînes d’infos en continu pour apporter mon expertise.
D’où est née l’idée de ce livre ?
En 2010, j’ai écrit « Police Scientifique, la révolution » après avoir rencontré François Daoust, alors directeur de l’IRCGN*. Il m’a suggéré de faire un deuxième livre sur les évolutions récentes, notamment avec l’intelligence artificielle et la cybercriminalité. Je trouvais que c’était une excellente idée, mais lui étant le véritable spécialiste, je lui ai proposé de coécrire.
On découvre l’évolution des outils pour les enquêteurs. Pouvez-vous nous parler des innovations les plus marquantes ?
Ce qui est impressionnant, c’est que les nouvelles découvertes ne rendent pas obsolètes les précédentes. Le portrait-robot génétique permet d’aller beaucoup plus loin dans l’exploitation de l’ADN. À côté de ça, il y a toutes les traces « invisibles » numériques. Un portable, même éteint, communique avec le Wi-Fi. On peut retrouver les numéros de téléphone de personnes présentes sur les lieux d’un crime par ce biais.
Dernière question : Quel est votre rapport avec le département de l’Aveyron et que vous évoque cette région ?
L’émission sur TF1 m’a permis de découvrir l’univers de la police scientifique, et Jean-Yves Bonnet, créateur de la Route du Sel, m’a introduit à l’Aveyron. Jean-Yves était un être exceptionnel, un véritable maître d’équitation, comparable aux maîtres d’arts martiaux au Japon, et il aimait profondément ce département. Il m’a fait découvrir l’Aveyron au quotidien, et grâce à lui, toute ma famille est restée très attachée à cette région. Je viens moins souvent maintenant, mais chaque passage à Rodez me ramène inévitablement au pied de la cathédrale, où se terminait la Route du Sel.
*IRCGN Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale
Texte : Kévin Niloc