Jöna Aigouy La passion du lancer
«Je suis très attachée à mes racines aveyronnaises et fière d’être depuis cette année ambassadrice de la ville de Millau. »
Vous souvenez-vous de la première fois où vous avez eu un javelot en main ?
A l’âge de 14 ans j’ai intégré un centre de sportifs de haut niveau à Toulouse (CREPS ). Entraînée par Luc Viudes, il m’a permis d’être sélectionnée pour la première fois en équipe de France pour le Festival Olympique de la Jeunesse Européenne. C’est là que j’ai remporté ma première médaille internationale, Je me suis ensuite redirigée vers le CREPS de Boulouris Saint Raphaël auprès de Magali et David Brisseault durant 7 ans. Ces entraîneurs m’ont transmis leur passion du lancer et m’ont permis d’obtenir plusieurs titres de championne de France jeune et deux titres de championne de France Elite. En 2021, je suis médaillée de bronze aux championnats d’Europe Espoir. Une grave blessure au genou m’a éloigné des stades pendant plusieurs mois mais je termine cependant l’année sur un record personnel de 58,12m et le titre de championne de France Elite à Albi. Cette performance marque une première étape vers la sélection olympique de Paris. Afin de me qualifier, je dois maintenant aller chercher quatre autres performances de même niveau.
En juillet dernier vous décrochiez le titre de championne de France, dans quel état d’esprit vous trouvez-vous à la veille des Jeux Olympiques ? Comment vous préparez-vous et quels sont vos objectifs ?
Pour le moment je ne suis pas encore sélectionnée pour les Jeux Olympiques. Afin de me préparer j’ai rejoint le groupe ambition mondiale en Nouvelle Calédonie où j’ai pu participer à des compétitions rapportant des points de qualification olympique. Je mise également sur les compétitions européennes afin de me qualifier. Mes objectifs de cette année sont la sélection et la finale aux championnats d’Europe de Rome début juin, la sélection et la finale olympique à Paris, et le titre de championne de France Elite.
© Photos : Ryan Allek
Vous travaillez dur pour viser la performance bien sûr, mais le sport c’est aussi un univers de valeurs. En quoi votre discipline vous a-t-elle construite et fait grandir ?
Pour moi le sport est avant tout un support permettant d’expérimenter la vie et d’en apprendre plus sur moi-même et sur les autres. Il m’a appris la résilience et la persévérance. L’envie de progresser nous amène aussi à prendre en main notre projet et à développer des compétences dans beaucoup de domaines. Je crois aussi que le sport est essentiel dans la société d’aujourd’hui. Les gens sortent de moins en moins de chez eux pour se rassembler et vivre des choses ensemble. Lorsque l’on fait du sport, que l’on s’entraîne et que l’on se déplace pour aller participer à des compétitions, cela nous permet d’apprendre le “vivre ensemble” au travers d’un projet ou d’un événement.
Vous êtes maintenant installée à Nouméa en Nouvelle Calédonie pour développer votre carrière sportive et les JO sont devenus possibles pour vous grâce notamment à vos partenaires aveyronnais. Si vous le pouviez, qu’est-ce que vous emmèneriez toujours avec vous de typiquement aveyronnais ?
Effectivement, cette année j’ai eu la chance de recevoir un soutien énorme de la part des Aveyronnais et d’entreprises locales. Parmi mes partenaires millavois, je compte aujourd’hui l’entreprise Boissière et Fils et le restaurant Léonie. C’est notamment grâce à eux que je peux me préparer sereinement vers mon objectif. Si je pouvais amener quelque chose de typiquement aveyronnais avec moi en camp d’entraînement, en stage et en compétition, j’emmènerais surement ma famille !
Propos recueillis par Marion Bargès – © Photo Une : Comité d’organisation des championnats d’Europe espoir Tallin