Le Mas des Tours – « Vivre en autarcie »
Passer du bureau au champ ou à l’atelier
Graphiste, ingénieur, architecte, conseiller à l’emploi… Ils ont quitté leurs fonctions pour s’épanouir dans un mé- tier manuel, artisanal ou agricole ; pour s’ébrouer au grand air, façonner du bon pain ou créer de leurs propres mains. Une reconversion professionnelle en forme d’accomplissement personnel pour vivre au boulot, comme à la maison, en accord avec leur éthique. Rencontre avec ces néo-agriculteurs ou néo-artisans aveyronnais qui ont emprunté cet itinéraire.
Ancien graphiste et designer indépendant en Belgique, Nicolas Lepoint a pris la clé des champs en 2016.
Nicolas Lepoint est presque le seul habitant -avec sa mère et un couple de copains des Tours, un hameau isolé et en déshérence de la commune de Florentin-la-Capelle. Sans être un reclus, ce Belge de 37 ans est un exilé volontaire. Après avoir passé une partie de sa vie derrière un ordinateur -il était à la tête d’une agence de design et illustration 3D- le jeune homme a cédé à l’appel de la nature et réalisé son rêve en 2016 : vivre à la campagne dans une forme d’autarcie et d’indépendance énergétique. « Je voulais une zone semi-montagneuse ; une source pour avoir de l’eau, et des forêts pour le bois de chauffage ».
« Je voulais une zone semi-montagneuse ; une source pour avoir de l’eau, et des forêts pour le bois de chauffage ».
Au Mas des Tours, Nicolas Lepoint a réuni l’ensemble de ces critères -« j’ai eu un coup de cœur pour l’endroit »- et s’épanouit désormais dans un métier très éloigné de son ancienne vie. Sur ces terres qui courent sur plusieurs hectares et jouissent d’un panorama magique sur les collines et l’azur, il pratique le maraîchage et cultive salades, tomates, courges, aromatiques… qu’il propose et valorise en panier tous les mercredis soir, et valorisent dans de bonnes petites poêlées sur les marchés de pays l’été. Ce printemps, le néoagriculteur a également planté 4 000 pieds de vignes dans l’objectif de produire, d’ici quatre ans et les premières récoltes, des bouteilles bio. « J’ai choisi des cépages anciens, résistants, qui ne nécessitent que peu de traitements, avec l’envie de faire un vin différent ».
Texte : Mélisa Guendouzi – Photos : Fred Garrigues