LES BOIS DU LARZAC, La biomasse au service du pastoralisme
Sur le plateau du Larzac, 50 ans après la Lutte, les agriculteurs ont dû se réinventer pour préserver leurs terres du reboisement.
Cette année marque les 50 ans de la Lutte du Larzac, d’où a notamment accouché la Société civile des terres du Larzac (SCTL), autrement dit la mise à disposition des terres par l’Etat aux paysans et habitants du plateau. Depuis 40 ans, les agriculteurs ont observé le reboisement de leurs terres. C’est de ce constat qu’est née l’association des Bois du Larzac en 2013, aujourd’hui présidée par Eric Darley. L’accrue de pins sylvestres et de petits chênes coûte cher en termes d’études à la SCTL jusqu’à ce que le bois d’énergie apparaisse. Le plan simple de gestion est ficelé en 2015 pour 3 000 hectares de bois, soit 50% du parc de la SCTL.
Les études révèlent que le territoire fournit 2 500 m3 de pousses par an. Les paysans s’autorisent ainsi à autant de coupes. « On ne veut pas détruire le patrimoine ou raser à blanc, témoigne Francis Roux, l’un des artisans de l’association. C’est un entretien pour regagner des terres intelligemment. L’association replante également sur certaines parcelles. »
Le bois est coupé en hiver, par deux bûcherons du plateau, surnommés « les castors », pour quatre à cinq mois de sèche. Le déchiquetage intervient en avril avant que les plaquettes ne soient stockées dans le nouveau bâtiment construit aux Liquisses, à Nant. L’association, qui compte un salarié, peut compter sur l’esprit collectif des paysans pour réaliser les livraisons dans les chaufferies du coin. Avec ce tournant énergétique au service du patrimoine, le plateau se convertit au sylvopastoralisme.
Texte : Loïc Bailles – Photos : Bois du Larzac
LES BOIS DU LARZAC
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