Les Noisettes d’Olt – Bientôt une pâte à tartiner
Depuis quatre ans producteur de noisettes près de Decazeville, Claude Chastand passe à la vitesse supérieure. Objectif : investir pour moderniser la petite entreprise familiale, et sortir la première pâte à tartiner aveyronnaise.
C’est une histoire comme on les aime, une histoire de solidarité familiale, d’attachement viscéral à l’Aveyron, et de dynamisme entrepreneurial. A 46 ans, Claude Chastand est la 6e génération à la tête d’une propriété agricole : ses parents géraient une exploitation à Flagnac, élevage de vaches et céréales. A leur retraite, il y a sept ans s’est posée la question d’une reprise… Claude Chastand, menuisier de formation, est installé à Toulouse depuis 2003 où il gère son entreprise de menuiserie, employant six salariés. « Nous produisions des noix sur la propriété agricole, j’ai eu l’idée de nous lancer aussi sur les noisettes », raconte-t-il. Ce sont 6 500 noisetiers qui sont alors plantés sur 12 hectares, et depuis 2018, les noisettes sont récoltées, passent dans le séchoir, la casseuse puis sont transformées dans le laboratoire sur place – l’ancienne étable. La noisette est vendue sous toutes ses formes (décortiquée, en chouchou, en farine, en huile après passage au Moulin Méjane à Espeyrac) aux pâtissiers, restaurateurs et épiceries jusqu’à Montpellier, Castres et Toulouse.
« Je m’occupe de la récolte, de la commercialisation et du marketing, souligne Claude Chastand, qui passe tous ses week-ends à Flagnac. J’adore le commerce, il faut savoir se vendre ! » Son père réalise l’entretien de la noiseraie et sa mère, la transformation des noisettes au labo. Pour les Noisettes d’Olt, unique noiseraie en Aveyron, l’envie d’accélérer est là : il faut dire que le marché est énorme – la France importe 90 % de ses besoins en noisettes ! Claude Chastand a mis en vente son entreprise toulousaine et projette de revenir au pays, avec son épouse et ses deux filles.
« J’ai toujours autofinancé mon entreprise mais aujourd’hui, j’ai besoin d’aide ! Il faut moderniser l’unité de stabilisation et de transformation de la noisette et acheter cinq machines pour produire notre première pâte à tartiner d’ici à 2023 », annonce-t-il. Soit un besoin de 100 000 euros qu’il complètera en autofinancement. Son épouse rejoindrait l’aventure pour s’occuper de la transformation. Les Noisettes d’Olt, c’est un modèle agricole rentable, pour peu qu’on s’en donne les moyens. « Je veux produire, transformer et vendre moi-même : garder la main – et la marge -, c’est ce qui permet à nos petites exploitations de fonctionner. » Des convictions et un enthousiasme communicatifs : à 10 ans, la fille de Claude rêve déjà de travailler avec son père…
Texte : Agnès d’Armagnac – Photo : Franck Tourneret
LES NOISETTES D’OLT
1 rue de la poste, 12300 Flagnac
Tél. 06 74 03 97 24
Instagram : @lesnoisettesdolt