Maroquinerie Laborde – Les créations d’un autodidacte

À Entraygues, Jean-Vincent Laborde dirige son atelier-boutique de maroquinerie avec sincérité et anticonformisme, à l’image de ses créations, labellisées « Fabriqué en Aveyron ».

L’endroit est depuis longtemps lié au cuir, puisqu’avant Jean-Vincent, son grand-père et son père exerçaient le métier de sellier-bourrelier. Puis l’arrivée de l’automobile avait ouvert au commerce d’articles divers – pêche, maroquinerie, tourisme… Le petit-fils n’avait pas vraiment prévu de reprendre, mais c’était sans compter la part de « travail du cuir dans les gênes » qui le rattrape en 1996. Son grand-père lui transmet alors son savoir-faire, mais Jean-Vincent apprend surtout seul, en décousant les modèles à la vente. Avec les stocks, il improvise étuis à couteaux et ceintures, puis, « sur un coup de tête », ses propres sacs. Petit à petit, le commerçant devient artisan autodidacte.

C’est pourquoi la maroquinerie Laborde est un peu à part : ici, rien de classique. « Je travaille à ma manière, différemment de la maroquinerie traditionnelle. Et surtout, je m’éclate ». Ce qui prime, c’est la matière première : de beaux cuirs européens, avec un large choix de textures et de couleurs. Jean-Vincent aime lesmélanges, et ses collections suivent ses inspirations, allant de pièces élégantes et colorées à d’autres plus unisexes ou baroudeur. La tendance 2023 ? Des cuirs épais, comme ceux de la gamme « Écopell », dont la démarche éco-responsable lui tient particulièrement à cœur.

Entièrement rénové il y a quelques années, l’atelier-boutique vend toujours des produits locaux aux côtés des créations propres. «Je voulais cultiver l’esprit du couteau Laguiole : fabriquer sur le point de vente, montrer et vendre du vrai cuir ». Un seul mot d’ordre donc: l’authenticité.

Texte : Charlotte Izzo – Photo : Fred Garrigues