Martin Luminet – En cinq mots
Martin Luminet est né à Rodez ; le samedi 13 juillet, il retrouvera sa terre natale sur la scène de F’Estivada. En attendant, nous lui avons proposé de choisir cinq mots qui racontent sa musique et sa personne, intimement liées : une façon différente de le découvrir.
Sensible : « Cela me caractérise, je le subis autant que je le prône. J’ai grandi avec une éducation pudique qui tenait les émotions à distance; la musique a été une véritable révélation, qui m’a permis de me plonger dans mes émotions, de les prendre à bras le corps. J’ai appris à me connaître avec une autre intensité. »
Sincère : « C’est ce qui me touche le plus dans la musique. J’écris sous le coup de l’urgence, du feu qui me prend. Mes chansons sont connectées à mon intimité et à ce que je suis vraiment. »
Brutal : « C’est le résultat d’une impulsion vitale. Je ne fais pas de la musique pour plaire ou divertir, mais pour me soigner et être compris. Heureuse ou malheureuse, l’émotion est brutale. Je suis toujours entre ces deux zones, je ne saurais être tiède. Mais bizarrement, c’est la musique qui me remue le plus et qui me rend à la fois le plus heureux. »
La colère et l’espoir : « Ce sont les deux faces d’une même pièce, je ne peux pas être en révolte sans être en mouvement. L’uniformité me met en colère, car la force de notre espèce est de se mélanger, d’être imparfaits. Alors j’investis par la musique le terrain de ma colère, qui me ramène vers l’espoir et l’action. »
L’intimité collective : « Finalement, c’est ce que je recherche : ce qui nous lie intimement, qu’importent notre histoire ou notre continent. Ce qui nous traverse : les sentiments d’injustice, de révolte, d’amour, d’humiliation, de chagrin. Peut-être qu’ainsi, nous pourrions récréer du lien aux autres, pour mieux s’écouter et s’ouvrir. »
Texte : Charlotte Izzo – Photos : Ella Hermë