Natera – Quand les coopératives Capel et Unicor fusionnent

Leurs 10.000 adhérentes et adhérents ont voté pour. Cette année, les coopératives agricoles Unicor et Capel vont fusionner*. Rencontre avec Jean-Claude Virenque, Président d’Unicor, et son homologue Pierre-Olivier Prévot, Directeur de Capel, qui deviendront respectivement les futurs Président et Directeur Général du groupe Natera, « coopérative de territoires vivants».
Pouvez-vous vous présenter ?
J-C Virenque : Je suis Président d’Unicor depuis 10 ans, mais je suis avant tout éleveur en filiale Roquefort. Unicor est une coopérative multi-métiers particulièrement tournée vers l’élevage ovin et bovin, sur le terrain de l’Aveyron et des départements limitrophes. Mais nous avons aussi de nombreux autres métiers agricoles et agro-alimentaires (machinisme, vin, jardinerie…).
P-O Prévot : Capel est la coopérative voisine, essentiellement déployée sur la Corrèze et le Lot. Elle en est aussi la cousine, car notre organisation, nos activités et nos territoires se ressemblent beaucoup, malgré une petite spécificité pour la filière palmipède. J’en suis le Directeur depuis 2018.
Comment s’est fait le rapprochement, et quels en sont les principaux enjeux ?
J-C Virenque : Depuis l’après-guerre, l’histoire des coopératives est toujours allée dans le sens du regroupement. Avec Capel, nous travaillions déjà ensemble, notamment sur la filière canard. Nous partageons la volonté d’adapter nos coopératives aux évolutions techniques et sociales de l’agriculture ; l’envie de structurer pour passer un cap pour les générations futures. Ensemble, nous aurons de meilleures capacités d’investissement et de maintien de nos outils.
P-O Prévot : Nos adhérents ont des attentes de plus en plus profondes et techniques, des besoins de compétences qui ne sont pas forcément rentabilisables au sein d’une seule coopérative ; se réunir permet de développer de nouvelles filières. Paradoxalement, grandir permet parfois d’être plus agile. Plus on embrasse un territoire important, plus on est capables d’une offre diversifiée et de la faire correspondre à la demande. C’est un point fondamental de notre volonté de travailler ensemble.
J-C Virenque : Notre fusion est un véritable choix de destinée commune, elle n’est pas fondée sur des obligations. Nous avons construit le projet, mais ce sont nos adhérents qui ont donné leur accord. C’est ainsi que fonctionne un statut coopératif : le pouvoir souverain est celui des actionnaires qui se sont mobilisés pour confirmer ce sens de l’histoire.
Quels seront les premiers chantiers ?
P-O Prévot : L’organisation, évidemment, sur laquelle nous travaillons déjà. Il y a ensuite des enjeux stratégiques, autour de la main-d’œuvre par exemple.
J-C Virenque : Oui, car la chute du nombre d’agriculteurs et d’exploitations au cours des dernières décennies est spectaculaire.
P-O Prévot : Nous devrons répondre à ces enjeux pour maintenir la production et la richesse du territoire. Cela passera notamment par la valeur de la production et par notre capacité à rémunérer correctement le travail de nos adhérents. Enfin, de lourds enjeux tournent autour de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises, N.D.L.R.). Aujourd’hui, les consommateurs modifient leurs pratiques et attentes. Nous sommes très attendus sur ces sujets, et devons être irréprochables.
Natera : les chiffres clés
10 000 agriculteurs adhérents ; 1 600 salariés ; 720M€ de chiffre d’affaires ; 275 000 tonnes d’aliment du bétail ; 420 000 bovins collectés ; 110 000 bovins collectés; 2 millions de palmipèdes ;
70 magasins en jardinerie & libre-service agricole
* Une fusion qui sera effective sous réserve de l’accord final de l’Autorité de la concurrence.
Propos recueillis par Charlotte Izzo
Natera
Route d’Espalion 12000 Rodez
05 65 67 89 00