Rutènes en scène – Un hommage majeur au monde des mineurs
Du 27 au 31 juillet, quelque 60 comédiens, amateurs et néophytes, vous proposent un retour plein de vérité et d’émotion sur les 63 jours de l’hiver 1961 – 1962 marqué par la fameuse grève des mineurs du Bassin de Decazeville.
Près de 90 minutes pour vous faire revivre un épisode qui a marqué l’histoire du Bassin minier de Decazeville mais aussi celle de tout un département. A l’image de cette manifestation qui a réuni 50 000 personnes dans une ville qui ne comptait alors que 15 000 habitants. C’est le pari proposé au metteur en scène Laurent Cornic, initiateur, il a y a 5 ans déjà, de Rutènes en scène, cette association ayant vocation à proposer des spectacles à thématiques aveyronnaises. Pour relever ce défi, lui et son équipe ont osé jouer la carte d’un casting dit ouvert : « Nous avions besoin de 60 comédiens pour retracer avec un maximum de vérités cet épisode de 63 jours de grève. A l’arrivée, 40 d’entre eux sont des amateurs plus ou moins aguerris, les 20 autres de véritables néophytes pour lesquels il s’agira d’une première montée sur scène».
Des descendants de ces 200 mineurs grévistes ont en effet tenu, 60 ans plus tard, à honorer la mémoire de ces fameuses gueules noires prêtes à tout pour défendre leur honneur et sauver leur gagne-pain. L’autre particularité de ces 5 représentations sera la présence d’un écran géant de quelque 40 m² qui permettra aux 650 spectateurs d’avoir une vue sur cette vie en galerie vite devenue une vie galère : « Sur scène, on a voulu reproduire le quotidien d’un Bassin qui s’est forcé à continuer à vivre. Cet écran permettra d’avoir une double vision qui symbolisera les pensées permanentes que les femmes et enfants de grévistes avaient pour leurs maris et leurs pères ».
Jusqu’aux cerises, s’il le faut ! – le nom de la pièce en souvenir du slogan de l’époque -, ce sont ainsi 90 minutes de très forte intensité animée par le contraste des couleurs et de la grisaille des bas fonds. Une réprésentation qui a demandé un vrai travail d’historien réalisé à partir des coupures de presse mais aussi des témoignages de descendants. Et qui a nécessité des dizaines de répétitions. Le prix à payer pour rester le plus fidèle possible à un épisode qui a marqué l’histoire de l’Aveyron.
Cyrille Costes
Photos : Franck Tourneret
Représentations les 27, 28, 29, 30 et 31 juillet, à 22h, place Foch à Rodez.
Réservations : jusquauxcerises.com ainsi qu’à la boutique La Maison du Livre à Rodez. Tarif : 15 euros.