Sabin Malgouyres – L’humain dans le viseur
A 18 ans, Sabin Malgouyres se revendique comme « photographe humaniste ». Après la photographie animalière, il révèle la poésie du monde et de ses habitants au travers de clichés plein de délicatesse.
Il est libre, Sabin. Une enfance heureuse dans un petit hameau de Castanet, l’école à la maison avec une très grande liberté, lui ont forgé un caractère indépendant, curieux de tout. Ses apprentissages, il les a faits dans la nature. A 8 ans, il se passionne pour l’apiculture, jusqu’à produire son propre miel. A 11 ans, il passe à l’élevage de volailles et de lapins. A 13 ans, il reçoit son premier appareil photo. En amoureux de la nature, c’est dans la forêt qu’il va s’entraîner et se perfectionner, à l’affût pendant des heures, photographiant oiseaux, renards, chevreuils, canards. Ses clichés plein de sensibilité font mouche (à retrouver à l’ECHO’Boutique).
Mais depuis deux ans, c’est une autre école de la photographie que Sabin Malgouyres adopte : celle du reportage, autour de l’humain. Il met en boîte son grand-père agriculteur, au travail, des clichés sélectionnés et exposés lors du festival Phot’Aubrac 2021. Puis s’immerge chez les sapeurs-pompiers de Rodez – une expérience qu’il adore. En ce moment, c’est son père, agriculteur également, qu’il photographie : des clichés d’où surgissent la beauté d’une tête de vache dans le crépuscule, l’ambiance d’une étable, les lumières du travail de la terre… « Mon objectif est de faire un livre Père et fils, sur ce thème », annonce Sabin. Encouragé notamment par la sélection de son reportage lors d’un concours photo en ligne pendant le confinement, parmi 400 candidats.
« Ce sont des histoires que je raconte. Mais l’appareil photo est aussi un prétexte pour assouvir ma curiosité, aller partout où je souhaite, découvrir les choses ! » C’est ainsi qu’il a passé 30 jours l’été dernier à suivre des bergers dans les Pyrénées et les Alpes. Une immersion parfois éprouvante mais passionnante, dont les photos devraient être exposées à Rodez en cours d’année.
A 18 ans et la vie devant lui, Sabin Malgouyres espère continuer à éprouver sa liberté, l’appareil photo à la main, avec le désir « de proposer un autre regard sur les choses, même si ces dernières ont déjà été faites ». « Continuer à bouger, prendre plaisir à la découverte », même sur place : pas la peine d’aller à l’autre bout du monde pour voyager !
Texte : Agnès d’Armagnac
Photos : Franck Tourneret