Serge Gaillard, un affamé de boulots
Le verbe « travailler » n’a plus aucun secret pour lui. Cela fait des décennies qu’il le conjugue au passé, au présent mais aussi au futur. Rencontre avec un homme qui a fait du travail sa raison de vivre, avec un Aveyronnais qui a toujours eu envie de s‘investir au profit de sa ville et de sa région. Rencontre avec le Millavois Serge Gaillard.
Derrière le bar du Bowling, Serge Gaillard aime échanger avec ses clients. Et donner des conseils de visites et de découvertes aux touristes de passage.
La marmite « travail », Serge Gaillard y est tombé dedans dès le premier âge. Enfant, il passait ses vacances à suivre son papa pour des missions de saison. A 19 ans, la question de l’orientation ne se pose même pas en terme d’enseignement supérieur mais bien en terme de secteurs d’activités. Ce sera finalement la « Grande Distribution » et dix années passées dans les premiers supermarchés qui se développent en Sud-Aveyron. A 30 ans, changement de voies, ou plutôt de pistes puisque c’est du côté du Bowling de Millau qu’il pose ses valises. A peine le temps de se retourner et une activité restauration voit déjà le jour. La quarantaine arrivée, il installe sa femme à la tête d’une branche hôtellerie.
A aujourd’hui 52 ans, le gérant d’un établissement qui emploie, selon les saisons, de 8 à 12 salariés, ne compte plus ses heures. Ou plutôt si, il les compte : « Mes journées font au minimum 12 heures. Le week-end, ça va régulièrement jusqu’à 15 ou 16 heures ». Et puis il y a ces périodes où les nuits, au sens repos du terme, n’existent même plus. Ou presque. Car se coucher tard, c’est bien mais se lever tôt, c’est dur. Tous les mercredis matins, il a rendez-vous dès 6 h 30 avec les membres du BNI Millau, ce réseau d’affaires par recommandations dont il a pris la tête et qui connaît un joli succès en Aveyron. Ce fut également le cas l’autre dimanche où, à peine fermées les portes du Bowling, Serge Gaillard a rallié le Touquet où l’Union des Métiers de l’Industrie de l’Hôtellerie (UMIH) tenait son congrès annuel : « On oublie souvent que l’Aveyron est le 2e département de la grande région Occitanie en matière d’industries. Moi, je ne l’ai pas oublié et j’ai gravi une à une les marches de l’UMIH jusqu’à en devenir le président national de la section Café, Brasserie et Etablissement de nuit ». Et parce que quand on aime on ne compte pas, Serge Gaillard siège à l’Office de Tourisme Millau Grands-Causses mais aussi, depuis cette année, à la CCI Aveyron : « J’aime ma ville et mon département. Jamais je ne les laisserai tomber ». Et l’homme de joindre l’acte à la parole. Nous sommes à l’automne 2015 et la nouvelle faut l’effet d’un tremblement de terre sur la planète pétanque. Millau va en effet se retrouver orphelin de son Mondial, cette épreuve lancée 34 ans plus tôt par un certain Damien Mas : « Un 15 août sans pétanque dans le Parc de la Victoire à Millau, je ne pouvais même pas l’imaginer tant les retombées sont importantes à la fois sportivement et économiquement parlant». Serge Gaillard a alors mis les bouchées doubles. Il a mobilisé une équipe et trouvé des partenaires. Il a créé l’Association Gestion Sportive Millavoise (AGSM), dont il est aujourd’hui président, et lancé le 1er Festival International de la Ville qui a quand même accueilli 14 nationalités différentes. Ah, nous allions oublier. Serge Gaillard n’a pas que le boulot comme passion. Il est aussi fan de ballon rond. En 2001, il a créé une association locale pour supporter les Verts de Saint-Etienne. En 2014, il a remis ça, cette fois avec les « Blaugrana » de Barcelone. Alors, si vous avez du mal à le croiser derrière le comptoir du Bowling à Millau, peut-être l’apercevrez-vous, qui sait, dans les travées de Geoffroy-Guichard ou bien du Camp Nou.
Texte : Cyrille Costes
Photos : Frédéric Garrigues