Sismic, architecte de la transition numérique des commerçants
Mon commerce connecté
PC, tablettes, portables… Aujourd’hui, on surfe et on shoppe tous azimuts. Les boutiques en ligne sont légion et révolutionne le commerce. Internet est devenu un passage quasi-obligé pour déballer l’étendue de ses marchandises. Et de ses ambitions ! Doper sa visibilité ou sa notoriété ; appâter de nouveaux clients ; maintenir le lien avec les autres, ou vendre, tout simplement ; passer du réel au virtuel exige toutefois méthode et investissement. Une stratégie 2.0 que certains commerçants aveyronnais ont déjà adoptée. Quant aux autres, ils ont les outils et les experts à portée de main…
Association professionnelle, SisMic a été créée il y a six ans pour engager la transition numérique de l’Aveyron. Avec un défi : informer et former les chefs d’entreprise du département -dont les commerçants- sur les nouveaux enjeux liés à cette « 3e révolution industrielle ». Le point avec Simon Bretin, président.
Eco’Aveyron : Quelle est votre définition d’un commerce dit « connecté » ?
Simon Bretin (Sismic) : C’est la définition que le commerçant veut s’en faire. Parce qu’il n’ y a pas de vision à priori des choses. Ce qui est sûr aujourd’hui, c’est qu’un commerce déconnecté, ça ne peut plus exister. Selon que vous êtes indépendant ou à la tête d’une franchise, que vous ayez 30 ou 50 ans, que vous soyez sur un secteur concurrentiel ou pas, il faut bâtir sa propre stratégie.
Où en sont les commerçants aveyronnais justement ?
Comme souvent en Aveyron, on souffle le froid et le chaud. Et malheureusement, c’est la moyenne qui n’est pas assez bonne. Certains commerçants sont très récalcitrants. Parce que le numérique, c’est compliqué ; et c’est vrai, ce n’est pas forcément très simple…
Et puis on a de vraies « pépites » qui vendent sur Internet. Made in Bébé. La Maison du Livre, qui est vraiment en avance sur sa stratégie de numérisation. Ou Ski d’Oc à Onet-le-Château qui vend des skis d’occasion sur Internet et qui est quasiment leader sur son marché.
On a donc des locomotives, pas forcément connues, et une grande majorité de commerçants en retard à mon sens. C’est pourtant un train à ne pas rater !
Une simple présence en ligne est-elle suffisante ?
Prenons l’exemple de Mathieu Regourd du restaurant l’Ô12. Lui a fait le choix de promouvoir son restaurant uniquement sur Facebook. Ce qui lui importe, c’est d’animer sa communauté, de faire en sorte que les gens qui viennent sur sa page se reconnaissent dans une ambiance, un état d’esprit, et partagent ça.
Pour Fabienne Célard, fromagère, l’objectif était de lever le voile sur son métier. Pas de vendre ! Ou du moins pas directement. En expliquant son travail, sa relation avec les producteurs, ses choix, elle s’est bâtie une image de marque.
Le commerce connecté, ce n’est donc pas forcément celui qui vend. C’est celui qui utilise les technologies du XXIe siècle pour développer son chiffre d’affaires. La plus grande place passante de Rodez aujourd’hui, ce n’est pas la place du Bourg ; c’est Internet. Il y a plus de gens sur le Web, qui viennent visiter les vitrines des magasins connectés, que dans les rues de la ville. Le bon commerçant connecté, c’est celui qui a conscience de ça et qui s’adresse à ces deux vitrines : numériques et physiques.
Texte : Mélisa Guendouzi
Photo : Franck Tourneret
Vidéo : Stessy Rekkas