SNAM – Des ambitions sur le lithium-ion
RECYCLAGE
Au coeur de l’économie circulaire, le recyclage fédère des initiatives variées en Aveyron. De Villefranche-de-Rouergue à Saint-Affrique, coup de projecteur sur des entreprises en plein essor.
La SNAM a abandonné, cet automne, sa nouvelle filiale Phenix Batteries. Et se concentre sur son cœur de métier, le recyclage de batteries, avec un projet d’investissement de 20 M€ jusqu’en 2028. Le point avec Cornelius Fink, arrivé à la tête de la SNAM en juin 2022.
Les batteries lithium-ion – présentes dans les smartphones, les ordinateurs et les véhicules électriques – étant en forte hausse dans le monde, le marché du recyclage de ces batteries représente un gâteau appétissant. Pour la SNAM (130 employés à Viviez et 40 à Saint-Quentin-Fallavier en Isère), il s’agit « d’accroître les capacités de production » pour faire face à cet afflux de produits, explique Cornelius Fink. Le nouveau président de la SNAM, de nationalité allemande, est arrivé à la tête de l’entreprise en juin dernier, après que les actionnaires (le Groupe Floridienne belge est majoritaire) ont remercié Eric Nottez suite à des divergences de vision notamment sur la rentabilité de la nouvelle filiale Phenix Batteries.
Portant sur la fabrication de batteries à partir de batteries recyclées, cette dernière avait cristallisé beaucoup d’espoir et d’investissements, pour être finalement abandonnée. «Auparavant, les fabricants d’équipements tablaient sur une durée de vie des batteries de sept ans, justifie Cornelius Fink. Avec le recul, ils parlent aujourd’hui de 15 ans et plus, ce qui a un gros impact pour Phenix Batteries, qui récupèrerait des batteries en moins bonnes conditions et beaucoup moins de volumes». La SNAM a donc proposé aux 18 employés de sa filiale de réintégrer la maison mère ; quant au bâtiment situé au cœur de Decazeville, il est réemployé pour des usages de stockage majoritairement.
Année chaotique pour la SNAM avec cet échec et pourtant, l’avenir est synonyme de croissance avec un plan d’investissement de 20 M€ jusqu’en 2028 pour augmenter la capacité de recyclage Li- ion. Numéro un en Europe sur le recyclage des batteries cadmium, leader sur le segment du nickel-hydrure métallique, la SNAM axe sa stratégie sur le lithium-ion. « Notre objectif est d’ajouter 2500 tonnes de traitement aux 1200 tonnes de capacité de traitement des batteries Li-Ion à horizon 2024, soit 3700 tonnes », annonce Cornelius Fink. Une première enveloppe de 12 M€ sur deux ans sera dédiée aux équipements de recyclage, à un nouveau bâtiment, un nouvel espace de stockage et le recrutement de neuf personnes. La montée en puissance continuera avec « une deuxième phase à partir de 2026 pour ajouter encore 2500 tonnes, pour arriver à 6200 tonnes au total ». Ambition : devenir le numéro un dans le sud de l’Europe – les concurrents allemands étant bien implantés dans le reste du continent européen.
Texte : Agnès d’Armagnac – Photos : Elodie Lachâtre
SNAM
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