Twily – L’intelligence Artificielle dans l’œil de Nora Berbery

Nora Berbery a reçu en 2022 le prix de « Femme francophone entrepreneure » pour son parcours et ses actions autour de l’innovation pédagogique, qui l’ont amenée à s’intéresser particulièrement à l’Intelligence Artificielle (IA). Un sujet crucial pour toutes les entreprises, même en Aveyron où Nora accompagne les PME dans ce virage d’avenir.
Quel parcours vous a amenée à la création de Twily ?
Côté académique, je suis titulaire d’une Licence en Sciences économiques et d’un Master en Sciences du marketing. J’ai ensuite étudié plusieurs sujets, parmi lesquels l’intelligence émotionnelle et le leadership à HEC Montréal, l’entrepreneuriat et la transition écologique à l’IAE Nice, l’IA et la productivité avec Edx by Harvard Business School. Côté professionnel, j’ai travaillé dans des structures aussi diff érentes que la Banque mondiale, Renault ou Legrand. Depuis 2013, je collabore avec la CCI en tant que consultante auprès des entreprises, et interviens dans différentes écoles de commerce, dont l’EGC Rodez.
En 2017, vous fondez Twily. Quelles sont les activités de cette entreprise ?
Il y en a trois : le conseil auprès des PME autour de thématiques d’innovation (le marketing, le management, le commerce, les nouvelles technologies, l’IA…), la formation, et enfin la création de « serious games » – de grands jeux éducatifs à destination des entreprises ou des écoles qui révolutionnent les méthodes d’apprentissage.
Aujourd’hui, comment expliqueriez-vous l’intérêt de l’IA à une PME aveyronnaise ?
L’IA est un outil que l’on connaît depuis les années 1950, mais l’Intelligence Artificielle Générative (IAG) amène une nouvelle vague technologique. Pour résumer, on n’utilise plus l’IA comme moteur de recherche comme Google par exemple, mais comme moteur de réponse. Cette technologie permet aux entreprises d’automatiser le travail et les tâches quotidiennes pour se concentrer sur les tâches stratégiques. Concrètement, l’IA permet par exemple de générer un business plan ou des présentations, de réaliser des études concurrentielles, des éléments de marketing ou de la prise de note pendant les réunions, d’automatiser des tâches comme les appels d’offres ou la numérisation de documents manuels… Cela ne se fait pas en un clic, bien sûr ; les va-et-vient sont nécessaires, il faut vérifier, relire, retravailler. Mais l’IA accélère les process et fait gagner beaucoup de temps de travail.
Comment aidez-vous les entreprises à la mettre en place ?
Nous réalisons d’abord un diagnostic, puis une fois celui-ci fixé, nous accompagnons le choix des outils IA et leur déploiement en fonction de la stratégie de l’entreprise et de ses besoins. Nous pouvons alors recourir aux IA « sur étagère », c’est-à-dire qui sont déjà sur le marché, ou bien développer notre propre IA pour répondre à une tâche spécifique à l’entreprise.
Voyez-vous une évolution de la présence de l’IA dans les entreprises aveyronnaises ?
Oui ! L’année dernière, c’était encore une simple curiosité ; cette année, on la déploie pour l’utiliser de façon opérationnelle dans le quotidien. L’IA est en marche, elle évolue chaque semaine et va prendre plus d’ampleur encore : c’est une nouvelle ère, et les entreprises aveyronnaises ne doivent pas rater le train. Car les grandes entreprises l’ont déjà pris, et avec de gros moyens : aujourd’hui, ce sont nos PME qui ont le plus besoin de découvrir cette technologie fantastique et passionnante… Quand on l’utilise avec éthique.
Propos recueillis par Charlotte Izzo – Photos : Franck Tourneret
Nora Berbery : www.twilying.com