L’Oasis de la Margue

Une autre manière d’habiter le monde

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10.10.2025
L’Oasis de la Margue

Au sud de l’Aveyron, dans la lumière douce de la vallée de la Sorgue, un ancien hameau reprend vie.

Bienvenue à l'Oasis de la Margue, ce lieu étonnant et rare, où l'on réinvente un quotidien plus ancré, sans dogme ni discours figé.

Sur vingt-et-un hectares mêlant rivière, forêt, prairies, terres cultivées et bâtis en pierre rouge typique du Rougier, vivent aujourd'hui onze personnes, âgées de 3 à 70 ans. Ce qu'elles partagent ? « Un rêve commun à bâtir», résume Alice, la quizaine. « En plus de ce rêve commun, il y a juste l'envie d'habiter la vallée avec douceur et de remettre un peu les mains dans la terre », explique Grégoire, cofondateur de la Margue.

Inspirée par les Oasis du mouvement Colibri fondé par Pierre Rabhi, la Margue n'est ni une utopie hors-sol, ni un écolieu figé. C'est un lieu vivant, en constante évolution. Ses habitants ont troqué le rythme effréné des villes contre une vie plus simple, où chacun conserve son activité : entrepreneuriat, psychothérapeutes, pratiques artistiques, informatique, coaching... Il s'agit de personnes autonomes qui n'ont plus leurs maisons, louent à l'euro symbolique, et choisissent de mutualiser certaines choses dans des parties communes.

Le quotidien s'organise avec une hiérarchie horizontale, et sans contrainte : jardin collectif, brebis tondeuses, outils en commun, entraide ponctuelle sur les chantiers, repas partagés quand le cœur y est. Au cœur du hameau, un imposant bâtiment en terre paille-chaux est en construction : « Laom ». Ce futur espace partagé accueillera bibliothèque, salle de spectacle, atelier, une petite épicerie, un espace de coworking, pour créer du lien entre les habitants, avec les voisins comme avec les gens de passage.

La Margue, c'est une autre manière d'habiter le monde : en équilibre entre l'individuel et le collectif, la nature et le numérique, la liberté et le soin des liens. Deux maisons y sont aujourd'hui en vente pour celles et ceux qui souhaiteraient rejoindre l'aventure. « On cherche des gens sincères, qui partagent notre manière de vivre, avec qui on puisse boire un verre au jardin, profiter d'un silence au bord de la rivière, filer un coup de main sur un mur en pierre, et qui aient aussi envie de s'investir dans un achat, parce qu'il faut quand même un peu de budget. L'idée, c'est vraiment de continuer à faire vivre ces belles bâtisses, qu'on a reçues, et qu'on doit honorer », conclut Grégoire. Pour se renseigner, tout est expliqué sur le site internet, et des rencontres sont régulièrement organisées sur place afin d'apprendre à se connaître.

Photo : Fred Garrigues
Texte : Kevin Biloc
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