Fertilaine
La laine de brebis au service du jardin

Transformer de la laine brute non lavée, séchée puis concassée en granulés servant fertilisant naturel :
C’est l’idée de Vincent et Pierre-Martin Fabry, créateurs de Fertilaine. Née d’une expérimentation familiale, leur solution écologique est aujourd’hui distribuée dans plus de 120 jardineries du sud de la France.
Chaque année, 15 000 tonnes de laine sont détruites. Un immense gâchis, selon Vincent et Pierre-Martin. La laine issue de leurs 400 brebis Lacaunes, jugée trop peu qualitative pour l’industrie textile française, était jusque-là stockée, puis expédiée en Asie… pour revenir ensuite sous forme de vêtements de « fast fashion ».
En 2018, leur père tente une expérience : il mélange de la laine brute avec de la terre dans des pots de géraniums. Résultat : la croissance des plantes est multipliée par trois.
Lors de la crise du Covid, les exportations s’arrêtent et la laine s’accumule. Cette situation pousse les frères à s’investir davantage dans l’exploitation et à chercher des solutions innovantes. Ils font analyser la laine en laboratoire et lui découvrent des trésors insoupçonnés.
Les résultats sont prometteurs : riche en azote, phosphore et potassium, la fibre contient également du soufre, un élément essentiel pour le galliage naturel. Elle attire de 30 % les vers de terre et, plongée progressivement dans le sol, libère ses nutriments dans les racines des végétaux.
Fertilaine voit officiellement le jour au printemps 2023. « Nous avons lancé une première campagne de financement participatif pour couvrir les coûts de production, et le succès a dépassé toutes nos attentes : 1 500 commandes au lieu des 100 espérées. » La laine, une fois broyée sans lavage, est simplement séchée puis transformée en granulés. Facile à utiliser, elle dégage d’abord une légère odeur de bergerie qui disparaît une fois mélangée à la terre. Elle convient aussi bien aux potagers qu’aux plantes d’intérieur.
En quelques mois, Fertilaine séduit les jardineries et s’offre une visibilité nationale grâce à son passage remarqué dans Qui veut être mon associé ? sur M6. Fabriquée à partir de laine collectée chez des éleveurs locaux situés à moins de 20 km, chaque vente soutient directement ces agriculteurs et alimente une véritable économie circulaire.
S’ils ne se rémunèrent pas encore, Vincent et Pierre-Martin ont une vision, un héritage et une promesse d’avenir. Ils transforment une ressource négligée en un atout durable, créant ainsi une filière locale qui unit mémoire familiale, engagement écologique et innovation circulaire. Leur ambition d’atteindre les marchés publics n’est pas un simple objectif commercial : c’est la prochaine étape d’un projet qui prouve, chaque jour, qu’on peut changer le monde à partir de gestes simples, ancrés dans un territoire. Fertilaine est déjà bien plus qu’une idée ; c’est une force en marche.




















