Maïna Héloir

Transforme le cinéma en événement

Culture
24.11.2025
Maïna Héloir

Du haut de ses 25 ans, Maïna Héloir a déjà une belle carrière au sein de la firme CGR.

Elle commence en 2018 comme agent d'accueil sur ses terres bretonnes, puis gravit rapidement les échelons : assistante de direction aux CGR de Bordeaux Le Français puis de Nîmes, directrice adjointe à Saint-Quentin, et enfin directrice au CGR Le Mans Le Colisée. Le 14 novembre 2024, elle prend ses quartiers à la direction du cinéma ruthénois, défendant un modèle où l'évènement est roi.

Quel est votre bilan après cette première année à Rodez ?

Je n'ai pas vu le temps passer I Je suis encore dans la stabilisation et le développement. Mon année commence vraiment maintenant.

Quelles sont vos principales orientations pour le CGR ruthénois ?

Je veux qu'il me ressemble. J'aime faire plaisir à tout le monde et organiser des évènements. C'est un véritable choix en tant que directrice, et mon ambition est de créer des rendez-vous forts. J'organise des avant-premières en présence des acteurs et actrices, je reçois des festivals comme « Fredd » autour de l'environnement, j'imagine des animations régulières pour les enfants. Nous allons d'ailleurs développer des évènements jeunesse autour du cinéma d'art et essai. Nous continuons aussi les ciné-débats réguliers et les « Plan Cultes », rendez-vous prisé des cinéphiles.

Quelle relation entretiennent les Ruthénoises et Ruthénois avec leur cinéma ?

Vous venez lorsqu'il pleut 1 (rires) Ce n'est pas tout à fait vrai, mais la famille et les activités sportives et nature prennent beaucoup de place ; il y a certainement des habitudes à faire évoluer pour attirer davantage vers le cinéma. C'est pourquoi je fais particulièrement attention à la personnalité de mon public, pour cibler une programmation qui le touche vraiment.

Quelles difficultés rencontre un cinéma comme celui de Rodez ?

La première des problématiques est la barrière du parking en centre-ville ; c'est l'une des raisons pour lesquelles il faut redoubler d'efforts pour animer le cinéma et trouver la bonne programmation. Cette année est un peu difficile pour nous après les grands succès de 2024 comme « Un p'tit truc en plus » ou « Le Comte de Monte-Cristo ». Les films qui auraient dû marcher ne fonctionnent pas comme on l'aurait espéré, et l'on se demande pourquoi. Mais je ne suis pas pessimiste, je crois que le rendez-vous cinéma sera toujours là, d'autant plus si l'on entretient les évènements. Et nous comptons sur la sortie d'« Avatar 3 » le 17 décembre !

Les plateformes de streaming sont-elles une concurrence ?

Ce que je redoute surtout, c'est la question de l'attention chez la jeune génération qui passe beaucoup de temps devant les écrans et a du mal à se concentrer au cinéma. C'est un public qui sort plus souvent des salles, joue sur son téléphonependant les séances...Mais leur façon de consommer le cinéma évoluera certainement.

Quel est votre premier souvenir de cinéma?

Enfant, j'allais au cinéma tous les mardis et au vidéo club chaque semaine, ce qui m'a permis d'avoir une culture cinématographique très diversifiée. Je me rappelle de beaucoup d'émotions et de débats autour des films avec mon père. Plus récemment, j'ai vécu des moments cultes comme la première projection de Spider Man où les trois personnages se rencontrent  dans la salle, tout le monde avait crié. Les séances de cinéma sont des moments de vie et de partage des émotions. Aujourd'hui, je n'ai paradoxalement plus le temps d'aller voir des films, mais je regarde quand même quelques dessins animés, pour décompresser 1 (rires)

À quoi ressemblera le cinéma de demain?

Il sera encore plus high tech, et plus confort aussi : sièges qui bougent, écrans plus grands et plus incurvés...Et nous prenons déjà cette voie à Rodez, avec une majorité de projecteurs lasers et des équipements très confortables.

Esplanade des Ruthènes

Avenue Victor Hugo,

12000 Rodez

Photos : Franck Tourneret
Propos recueillis par Charlotte Izzo
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