Musée des Cornemuses du monde
La capitale mondiale de la cornemuse est en Aveyron

Sur la commune de Cantoin, au cœur de l’Aubrac, se trouve un petit musée bien trop méconnu :
le Musée des Cornemuses du monde, qui accueille la plus importante collection mondiale de cet instrument millénaire et universel. Stéfan Baurès, son régisseur, veille sur les deux-cents cornemuses avec passion et enthousiasme.
Le projet naît il y a une quinzaine d’années à la table d’un banquet de musiciens : André Ricos, fondateur de l’AMTA, confie ce soir-là à l’ancien maire de Cantoin qu’il s’inquiète de l’avenir de sa belle collection personnelle de cabrettes – la cornemuse locale. André Rayan a alors l’idée de créer un musée qui lui servirait d’écrin ; c’est ainsi qu’en 2014, La Maison de la Cabrette ouvre ses portes sur la commune. Du local au mondial, le projet prend peu à peu de l’ampleur avec l’acquisition progressive de cornemuses d’autres horizons, et la conception en 2020 d’une extension et d’un espace muséographique moderne et agréable pour les accueillir. Sortie du prisme local, la cabrette du Massif central dialogue désormais avec ses sœurs du monde, prenant place dans une histoire plus large, entre tradition et modernité.
« Les premières traces de cornemuses sont connues en Mésopotamie vers 3000 avant J.-C. : cela fait donc cinq mille ans que l’on en joue », explique Stéfan Baurès. « C’est un instrument universel, et bien que l’image des cornemuses écossaises prédomine, on en trouve partout dans le monde. Chacun connaît une forme de cornemuse ». Un horizon très large que la visite donne à découvrir : des cornemuses de toutes origines, de toutes formes – des plus simples aux plus excentriques – et de tous sons, que les audioguides permettent d’entendre.
À l’étage, la visite se poursuit autour de l’histoire de la vielle, du violon et de l’accordéon. « Si le point de départ est la cabrette, nous avons aussi voulu mettre en valeur ses partenaires de bal ». Stéfan en profite pour nous glisser que le terme même de bal « musette » vient d’une forme de cornemuse, et non pas de l’accordéon comme on le pense parfois. « Car c’était bien elle, la reine du bal ! ». Une exposition temporaire referme le parcours.
Chaque jour, le jeune homme accueille le public en jouant de la cabrette ou de l’accordéon, et propose des explications pour accompagner la visite. « Je crois que les visiteurs adorent le musée car nous sommes des passionnés, à la fois guides, musiciens, et même fabricants de cabrette ». Un savoir unique transmis par son collègue Jean-Louis Claveryolle, récemment retraité. « C’est mon maître, et le musée lui doit beaucoup ».
Quant à l’exposition actuelle, « Paysage sonore d’un enfant de l’Aubrac », elle parle volontiers au jeune public. « Nous accueillons les scolaires de la maternelle jusqu’au lycée, et nous nous déplaçons aussi dans les établissements. Nous sommes convaincus qu’un musée n’est pas seulement une vitrine sur le passé, mais qu’il doit également être tourné vers l’avenir. Notre musée est vivant, construit sur la continuité d’un patrimoine que nous nous battons pour faire persister et transmettre ».




















