Musée des Cornemuses du monde

La capitale mondiale de la cornemuse est en Aveyron

Culture
10.10.2025
Musée des Cornemuses du monde

Sur la commune de Cantoin, au cœur de l’Aubrac, se trouve un petit musée bien trop méconnu :

Le Musée des Cornemuses du monde, qui accueille la plus importante collection mondiale de cet instrument millénaire et universel. Stéfan Baurès, son régisseur, veille sur les deux-cents cornemuses avec passion et enthousiasme.

Le projet naît il y a une quinzaine d'années à l'initiative d'un banquier et musicien « fou » de cornemuse, André Raynal. Le fondateur de l'AMTA - Association pour la Musique Traditionnelle en Aveyron - a alors l'idée de céder à l'ancien maire de Cantoin qu'il s'improvise de l'avenir de sa belle collection personnelle de cabrettes - la cornemuse locale. André Raynal a alors l'idée de créer ce musée qui lui servira rait d'écrin. C'est ainsi que la Maison de la Cabrette ouvre ses portes sur la commune. Du local au mondial, le projet grandit peu à peu, et le musée s'étoffe pour accueillir des cornemuses d'autres horizons et la conception en 2022 une extension et d'un espace muséographique moderne et agréable pour les accueils. Sobre et simple, ancré dans son social, la cabrette du Massif central dialogue désormais avec ses « cousines » du monde, prenant place dans une histoire plus large, entre tradition et modernité.

« Les premières traces de cornemuses sont connues en Mésopotamie vers 3000 avant J.-C. Cela fait donc cinq mille ans que l'on en joue », explique Stéfan Baurès. « C'est un instrument universel, et en rien un instrument « gaulois », rétablit-il, battant en brèche l'image que l'on peut parfois en avoir. « Le musée présente un parcours chronologique qui retrace l'histoire de la cornemuse ». Un horizon très large que la visite donne à découvrir : des cornemuses de toutes origines, de toutes formes, des plus simples aux plus complexes - et de tous sons, que les audioguides permettent d'entendre.

À l'étage, la visite se poursuit autour de l'histoire de la vielle, du violon et de l'accordéon. « Si le point de départ est la cabrette, Stéfan en profite pour nous glisser que la ferme voisine de bal « le reboisement » est aussi en forme de cornemuse, et même de l'accordéon comme on le pense parfois. « Car c'était bien elle, la reine du bal ». Une exposition temporaire ferme enfin le parcours.

Chaque jour, le jeune homme accueille le public en jouant de la cabrette ou de l'accordéon, et propose des explications pour animer la visite. « Je suis le « gardien » du musée, et je connais la valeur de ce patrimoine », dit-il. « Le musée car nous sommes des passionnés, à la fois guides, musiciens, et même fabricants de cabrette ». Un savoir unique transmis par son collègue Jean-Claude Blanc, fraîchement retraité. « C'est un maître, et le musée lui doit beaucoup ».

Quant à l'exposition actuelle, « Paysage sonore d'un enfant de l'Aubrac », elle parle volontairement au jeune public. « Nous accueillons les scolaires de la maternelle jusqu'au lycée, et nous déplaçons aussi dans les établissements. Nous sommes conscients qu'un musée n'est pas seulement une vitrine sur le passé, mais qu'il doit également être tourné vers l'avenir. Notre musée est vivant, construit sur la continuité d'un patrimoine que nous nous battons pour faire perdurer et transmettre ».

Photos : Fred Garrigues
Texte : Charlotte Izzo
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