Saboterie Michel Bouteille
Au beau sabot d’antan

Michel Bouteille a fabriqué ses premiers sabots dans les années 1950 ; il avait environ douze ans, et c’était le métier de son père.
Quatre décennies plus tard, il a repris et rénové l’atelier paternel, dont il continue à faire tourner les machines avec passion du haut de ses quatre-vingt-trois ans.
Le père de Michel a ouvert la saboterie cordonnerie galocherie de Rullac-Saint-Cirq au début du XXème siècle. « Il avait plusieurs ouvriers, et a pu élever huit enfants ainsi ». Il faut dire qu’à l’époque, toutes les familles portaient des sabots. « Même les bougnats livraient le charbon en sabots à Paris » explique Michel, qui sait tout de l’histoire de ces souliers d’antan. Dans les années 1960, leur fabrication s’essouffle et la saboterie Bouteille est en repos. Mais à l’aube des années 1990, après presque quarante ans de service dans la Poste, Michel décide de redonner vie à la saboterie paternelle endormie.
Il lui faut alors plusieurs années de travail pour remettre en route les machines qui datent des années 1905. « Je me rappelle les avoir connues à la vapeur, puis à l’électricité. Aujourd’hui, je les ai transformées avec un moteur thermique qui marche très bien. C’est quelque chose à voir, quand elles tournent ! ».
Il ne faut d’ailleurs que quatre minutes pour façonner l’ébauche extérieure d’une paire de sabots, et deux autres pour les creuser. « En moins de dix minutes, vous avez une paire de sabots à votre pointure. En fait, la manutention et les finitions à la main sont bien plus longues que le travail des machines ». Michel décore ensuite les sabots au pyrograveur, s’inspirant des motifs de l’époque, épis de blé ou croix occitanes.
Aujourd’hui, il ouvre avec plaisir sa saboterie pour le partage autour des métiers et savoir-faire d’antan. Il est une véritable encyclopédie de l’histoire et des techniques du sabot et du bois – une histoire millénaire. Michel fabrique et vend aussi des quilles et des boules, et « tout un tas de bibelots comme des porte-clés qui représentent le sabot ». Mais pas n’importe lequel, celui du Rouergue, dont il est l’un des rares à détenir et perpétuer, encore, le savoir-faire.










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