La Fenadou – Quand quatre épicuriens font du fromage de chèvre
Quatre associé-e-s, quatre-vingts chèvres, une dizaine de fromages paysans, la recherche de l’équilibre entre agriculture et vie privée : voici peut-être la recette du bonheur à la ferme. En tout cas, c’est celle de la Fenadou, sur le plateau de l’Aubrac.
Marie et Michaël Léger ont rejoint la ferme à partir de 2016 pour accompagner les anciens propriétaires dans la transformation de l’élevage du bovin vers le caprin ; ils ont repris en 2020. Le temps d’une reconversion et Anne-Gaëlle et Nicolas Barrau-Roth les ont rejoints pour une association à quatre. « Nous sommes en phase : deux couples, mariés la même année, avec des enfants en bas âge, qui désirent vivre de leur activité tout en ayant une vie », résume Marie. Le secret ? Une belle entente, de l’organisation dans le travail et la capacité d’être interchangeables même si chacun a ses domaines de prédilection. « Nous voulons promouvoir un modèle d’agriculture stable sur de petites fermes, montrer que l’on peut s’en sortir avec peu, en travaillant en local ».
Pour valoriser au mieux leur lait, ils ont fait le choix de vendre leurs fromages en direct sur cinq marchés hebdomadaires, ainsi qu’à quelques magasins de producteurs et restaurants locaux. Un lait riche et goûteux, donné par des chèvres qui se promènent, pâturent dans les prés et forêts alentour. « À l’automne, il prend même le goût des châtaignes ». Cabécous, tommes, bûches… Il y en a de toutes formes et affinages. Cette saison, ils s’essaieront aussi aux yaourts, raclettes et bries de chèvre. Avec conviction, en gardant leur philosophie d’épicuriens et leur convivialité. « C’est un métier passion, qu’il faut faire par soi-même, en donnant de l’amour. Et quand passe un orage, apprendre à danser sous la pluie ! ».
Texte : Charlotte Izzo – Photos : Fred Garrigues