Lydie Bousquet prend son pied avec MyO

L’ancienne éducatrice spécialisée a trouvé une nouvelle voie avec des chaussons en cuir pour enfants qu’elle fabrique de toutes pièces depuis Millau, et rend hommage à ses racines, à sa manière.
Lydie Bousquet, après des années en tant qu’éducatrice spécialisée, n’avait plus la tête à ce métier, « plus pour une raison d’éthique avec les institutions que pour les enfants ». En 2018, alors âgée de 36 ans, la Belmontoise d’origine ne tourne jamais vraiment la page des enfants et compose avec l’envie d’honorer ses racines – fille d’un agriculteur et d’une mère « aux doigts d’or » et petite-fille de bergers. L’idée de faire un atelier créatif pour tous lui trotte dans l’esprit. Mais avant d’avoir le ventre arrondi par l’arrivée d’un petit garçon, la trentenaire suit une formation de cinq mois à l’Atelier du cuir à Sainte-Eulalie-de-Cernon où les « règles de l’art de la maroquinerie brute et sans mécanisation » lui sont inculquées. Du cuir à la menuiserie en passant par la couture ou la tapisserie d’ameublement, Lydie Bousquet ressent un réel coup de cœur pour le cuir.


Après son passage dans la cité templière, celle qui petite fille fabriquait ses propres vêtements pour Barbie et se rêvait styliste une fois adolescente suit un nouveau stage à Voilensac qui lui « ouvre les yeux sur l’entrepreneuriat ». Une nouvelle formation pour le compte de Chanel chez Causse Gantier, en parallèle d’un prix coup de cœur dans un concours de la Communauté de communes Millau Grands Causses pour sa petite entreprise MyO, la conforte dans cette aventure. Lydie Bousquet met à exécution sa philosophie depuis son atelier niché dans la Maison des entreprises, au cœur de la cité du gant. Ce « couteau suisse de l’artisanat » mise sur le circuit court pour mettre en avant les produits locaux dans sa confection de chaussons, les pitchouns, avec les cuirs des mégisseries Alric et Richard – et ceux d’Arnal pour les ceintures, l’autre produit de sa gamme, sans oublier le fil du Tarn ou les élastiques du Puy-de-Dôme. Plébiscitée par de nombreuses demandes et l’envie d’élargir sa gamme, notamment avec des chaussons lainés, pour adultes ou « accomplir un vieux rêve » en élaborant une balançoire d’intérieure « qui ressemblera à un nuage », la créatrice en maroquinerie lance une campagne de financement participatif pour l’aider à revaloriser cette filière laine de brebis Lacaune. MyO, pour « my origin », et en clin d’oeil pour le savoirfaire de la cité du gant, compte bien croître et ne ferme aucune porte à un projet éco-responsable et doux comme un agneau.
Texte : Loïc Bailles – Photo : Fred Garrigues
Maison des entreprises – Atelier 1B9
4 rue de la Mégisserie, 12100 Millau
Tél. 06 88 48 88 90 | www.myo-cuir.fr | Facebook / Instagram : Myo