Éditions du Petit Écart – Quand la littérature s’aventure hors des sentiers battus
Depuis 2017, Isabelle Hochart propose à des auteurs de faire de « petits écarts » à leur genre habituel, et à des artistes de les accompagner. Résultat : déjà neuf livres à l’identité unique, cultivant leur singularité dans le texte comme dans l’esthétique.
Le terreau, c’est le roman noir. Quand Isabelle Hochart réalise qu’il peut enfermer les écrivaines et écrivains dans une case, elle a l’idée d’une maison d’édition qui leur offrirait la liberté de sortir des sentiers habituels le temps d’un « petit écart ». Une proposition littéraire inédite, dont ressortent des textes spécialement composés pour l’occasion.
« J’ai le goût de la littérature et de la fiction, mais aussi du livre dans sa matérialité ». Et cela se sent : les ouvrages donnent envie d’être manipulés, collectionnés ; on les reconnaît rien qu’au toucher – un beau papier italien, imprimé à Villefranche. Mais ce qui les distingue en un coup d’œil, ce sont les illustrations. Véritable petite œuvre d’art qui se déploie, chaque couverture est l’écrin d’une création sur mesure. « C’est un défi pour les artistes conviés, car le dessin doit avoir du sens en première de couverture comme dans son entièreté quand on déplie le rabat ».
Au Petit Écart, le projet éditorial est prétexte « à faire des choses avec des gens que l’on aime, à créer un esprit et une famille ». Alors les ouvrages publiés sont plus que de simples livres : ils sont des rencontres. Entre une éditrice et un auteur ; entre une plume et un genre ; entre des romanciers et des artistes. Leur genèse est déjà une histoire en soi, dans la naissance du sujet comme dans le mariage du texte et des œuvres. Finalement, ce qu’Isabelle construit, « c’est une aventure autour d’un texte » – et elle le fait avec passion et talent.
Texte : Charlotte Izzo – Photos : Franck Tourneret