Maçonnerie Vincent Marcillac – Donne du sens au travail de la pierre

À la façon des anciens, Vincent Marcillac signe toujours ses beaux ouvrages d’une date ou d’un dessin. Un geste oublié, mais qui veut tout dire de la continuité d’une tradition et d’un rapport particulier au temps et aux vieilles pierres. Mi-maçon mi-philosophe, le jeune homme nous amène à réfléchir sur le sens de son travail.

Ce métier, Vincent Marcillac veut le faire depuis l’enfance. Après un cursus général et un BTS Génie Civil, il choisit donc de devenir maçon plutôt qu’ingénieur. D’abord salarié, lui qui a « une idée par jour » ouvre son entreprise de maçonnerie en 2014 sur ses terres d’origine à Huparlac. Une seconde structure espalionnaise suit en 2022, qui couvre en plus la conduite de travaux. Entouré d’une belle équipe de 15 personnes « compétentes et passionnées », le jeune homme devient chef d’entreprise. Ce qui ne l’empêche pas de fouler le terrain « deux jours et demi par semaine minimum : j’aime trop ça ».

Taille de pierre, dallages et bordures, couronnements de mur, aménagement et décoration… « Par choix, nous faisons essentiellement de la rénovation de maison ancienne ; des chantiers qui nous plaisent. Pour qu’une fois fini, on se dise : c’est beau ». Vincent a une prédilection pour les lieux chargés d’histoire, dans lesquels il imagine les vies qui se sont succédé. « Ce qui me motive, c’est de marquer mon passage, d’apporter ma pierre à l’édifice ».

Une philosophie du métier qui trouve son sens dans la pierre locale, menacée par la tendance à l’importation et injustement dépréciée. Alors chez MVM, on lutte pour que « la pierre d’Aubrac reste sur l’Aubrac, et celle d’Espalion sur Espalion ». Une démarche qui implique de renouer avec des savoir-faire anciens, et de combattre l’homogénéité des réalisations en puisant dans l’authenticité des différents terroirs géologiques, redonnant leurs lettres de noblesse aux pierres du coin. À méditer.

Texte : Charlotte Izzo – Photos : Fred Garrigues