Pierre Azémar – CMA

« Avant, les crises s’étalaient dans le temps. Aujourd’hui, c’est un millefeuille de crises : on est dans un contexte économique mouvant avec des mutations qui s’accélèrent. La chance de l’entrepreneur, c’est qu’il est au cœur de son activité et peut donc adapter rapidement son
qui me préoccupe, c’est sa charge mentale ; il doit réfléchir en permanence à de multiples sujets : changer son mode de production, mécaniser ou pas, comment communiquer vers ses clients… » Pour Pierre Azémar, l’accompagnement étroit des artisans par la CMA est essentiel « pour leur faciliter la vie ». Et la bonne nouvelle, c’est que ce secteur est en expansion : les deux dernières années ont été des années record en terme d’immatriculation, totalisant plus de 9 000 entreprises en Aveyron. Un engouement qui reflète l’envie des professionnels de « donner du sens à leur vie et à leur travail », de se dédier à un véritable savoir-faire ancré dans le territoire. « Cette hausse est aussi liée à l’évolution du travail, puisque de nombreuses micro-entreprises artisanales sont créées en activité complémentaire ou à la retraite. »

Couvrant 250 métiers, l’artisanat est un melting-pot de savoir-faire, qui remet actuellement au goût du jour des métiers délaissés. En Aveyron, on note le retour des lunetteries, des savonneries, de la couture et des biscuiteries : vive la tradition !

A la CMA, qui repose sur trois missions (défense de l’artisanat, formation, accompagnement), on prend à bras le corps les défis du secteur. « On ne forme pas assez de jeunes pour renouveler le corps des artisans ; regrette Pierre Azémar. Nos artisans ne cherchent pas de nouveaux marchés par manque de ressources humaines. Il faut faire rayonner l’artisanat, aider nos entreprises à s’ouvrir aux stages et à l’apprentissage ! » L’accompagnement dans la transmission d’entreprise, et dans la transition numérique et énergétique sont également deux axes de travail cruciaux.